L’île du repos
Calme et sauvage
Une enclave de nature
Des arbres hauts,
Du foin en guise de plage
Plutôt inattendue
Bunker débile,
Iceberg de folles dérives,
Pour bronzer nu !
Ni mémères à chienchiens
Mais amoureux
Mais un vrai lac des cygnes
****
C’est un plan d’eau
Entouré de verdureCalme et sauvage
Une enclave de nature
Des arbres hauts,
Du foin en guise de plage
Entre les deux rives
Il est une îlePlutôt inattendue
Bunker débile,
Iceberg de folles dérives,
Pour bronzer nu !
Ni friterie ni camping
Ni aire de jeuxNi mémères à chienchiens
Mais amoureux
Mais un vrai lac des cygnes
Et on est bien
Mulhouse, le 9 juillet 1995.
****
Eaux
Un port
C’est fortC’est sage
Une plage
C’est rage
Hors bord
La mer
C’est l’air
C’est fou
Le tout
Est doux
Homère
Mulhouse, le 29 juin 1995.
****
Brocante normande
La brocante du bord de mer
Fait aussi salon de thé
Offrant sa vue à l’estuaire
Et l’ombre d’un marronnier
Au moins deux fois centenaire
Dans cette vieille propriété
Une femme au franc sourire
Et au regard tourmenté
Est là pour vous accueillir
Moins comme client qu’invité
A goûter le doux zéphyr
D’une pendule arrêtée
Fiquefleur Equainville, le 20 août 1995.
****
Etretat
Etretat
C’est étroit
(Ca fait dix !)
Ville frontière
En longueur
En langueur
En plein air
La campagne,
Etretat,
Et la mer
Qui se bat
La terre voudrait jeter
A la bâille Etretat
Les vagues sont déchaînées,
Défendant cet être là
C’est le duel
A Dieu plaise
Des falaise
Eternelles
D’où se jettent
Etres en tas
Et les mouettes
Sans tracas
Vont fluettes...
Etretat.
Fiquefleur Equainville, le 19 août 1995
***
Dieppe
C’est une ville
Au coeur des mersC’est une île
Aux chants prospères
On y sent
Le vent qui fouette
On entend
Le chant des mouettes
Et toujours
Une ligne bleue
Nuit et jour
Repose les yeux
C’est la Manche
Et ses bateaux
Mer si franche
Déesse des flots
Tu me tentes
O ville marine
Dieppe ardente
Qui m’illumine
Mulhouse, le 29 juin 1995.
****
La mer
Océan
en ton nom
on s’élance
en solo
au delà
de la vie
irréelle
et lubrique
Ricochet
Shéhérazade
admirez
rez d’marée
Et la mer
méridien
indigo
goguenard
arraisonne
homme cherchant
chant du monde...
Le Havre, le 10 avril 1996.
****
Les Montagnards
Rochers imperturbables
Où l’eau va galopantPour nourrir les étangs
D’une fraîcheur mémorable
L’eau n’est qu’une invitée
Dans ce panorama
Et jamais on n’y voit
Débordements, marées
C’est un pays de feu
Celui du gel l’hiver,Des chaleurs printanières,
Où même sont secs les Vieux
A la peau burinée
Par ces feux turgescents
Mais leur rire est plaisant
Près de la cheminée...
Mulhouse, le 8 juillet 1995
****
Et toc !
Et toc, un champ de colza !
Et toc, une mine de charbon !
Et toc, un jardin fruitier !
Et toc, un champ de tulipes !
Et toc, l’océan bleuté !
Et toc, une roche calcaire !
Et toc, des feuillages variés !
Car Dieu était un peintre surréaliste !
Le Havre, le 13 mai 1996.
****
Sanvic
C’est une petite maison de brique rouge
perchée sur les hauteurs de la ville
que les fumées d’usines qui bougent
n’ont pas souillé de leurs pluies stériles
Les fenêtres sont autant de tâches blanches
dans ce panorama rougeoyant
où il doit faire bon être dimanche
contempler un soleil se couchant
Et toute la rue forme une compagnie
de maisons qui semblent s’excuser
d’emprunter un rayon de belle vie
à la demeure située à côté
Le Havre, le 24 avril 1996.
Havrais dires
La cité bigarrée
aux étranges étrangers
qui s’en viennent et s’en vont
par bateaux et avions
La cité bigarrée
par îlots, par quartiers,
c’est comme un domino
de vingt mètres de haut
La cité bigarrée
industrialisée
a des pluies dans ses âmes
chômage violence et drames
La cité bigarrée
lorsque revient l’été
véhicule l’air iodé
lié au sel des marées
La cité bigarrée
aux milliers d’écoliers
si elle voulait y croire
aurait un bel espoir
La cité bigarrée
conjugue tous les métiers
qu’ils sortent de la terre
ou forgés par le fer
La cité bigarrée
s’endort mal à penser
à ceux qui n’ont plus rien
que mépris et dédain
des passants qui les fuient
eux qui sont sans abri
Qu’est ta citoyenneté
La cité bigarrée ?
La cité bigarrée
elle est belle à crever
de froid en hiver
mais c’était hier...
La cité bigarrée
est toujours décorée
de peaux multicolores
qui illuminent son corps
La cité bigarrée
est sans cesse animée
tout bouge dans ses artères
d’adolescente pubère
aux sens sollicités
par l’envie inavouée
d’être resplendissante
et que chacun elle tente
La cité bigarrée
débutante apeurée
veut apprendre à séduire
mais ses écarts font rire
La cité bigarrée
n’est pas à inventer
elle existe, elle est vraie,
c’est le bassin havrais !
Le Havre, le 12 mai 1996.
****
Décor
Le vent se lève
le ciel noircit
un lustre ancien
s’éclaire soudain
en un boudoir
plein de tiroirs
de meubles anciens
bibelots d’étains
gravures au mur
rideaux de bure...
Est-ce un manoir
du temps de tsars
ce cabinet
d’esthétique vraie ?
Le Havre, le 6 août 1996.
****
Nous partons en voyage
collecter des images
de nouveaux paysages
pour rêver davantage...
Le Havre, le 7 août 1996.
****
Honfleur
C’est un coin de marins
et j’y suis né à l’heure
où s’éveille le matin...
berceau impressionniste,
tes couleurs, tes lueurs
inspirèrent les artistes...
et ai toujours gardé
des maisons en hauteur
le regard attiré
par ce qui est ailleurs,
ou ce qui est lointain,
quand bien même de Honfleur,
j’ai l’âme du marin
qui s’enfuit de chez lui
avec peines de coeur
en sachant que l’abri
l’attendra à Honfleur...
Ca dépend de la vie...
Il sera toujours temps
de revenir ici
parcourir les ruelles,
aller sur la jetée,
marcher dans les venelles,
dans la Seine se baigner...
sainte patronne des marins,
reste toujours en place,
veille sur ceux qui sont loin...
Aujourd’hui j’ai le coeur
libéré des angoisses.
Où que je sois, Honfleur
tu garderas ta place.
2 août 1994.
****
Bar de la Marine
Bar de la Marine...
Péniches accostées,
et les mariniers
se jettent une chopine !
Ni « salle non fumeurs »,
ni boîte à musique,
mais pas de panique !
Il règne une chaleur
humaine qui n’est pas
dans les vagues bistrots
troquets rigolos,
à dix lieues de là...
de ce bar du quai,
rendez-vous sur terre
des gars de la mer,
qui l’aiment à jamais !
20 août 1994.
Espérance
Dieppe ou Fécamp,
Pays de Caux,
Maurice Leblanc
et les échos
des folles marées...
Le feu et l’eau
s’y sont alliées.
Les cornes de brume
fêtent ce mariage
et, fuit l’écume,
il est sans âge !
Soit les cargos,
soit les ferries,
au fil de l’eau
le tiennent en vie.
Et les dockers,
et les marins,
gueules noires des mers,
sont ses témoins...
Dieppe ou Fécamp,
Pays de Caux,
je ne sais quand...
mais à bientôt !
23 mai 1995.
****
Paysage
La peinture à l’eau
C’est très rigolo
Surtout l’eau salée
Qui fait tout danser
L’écume s’envole au fil des vagues
Qui s’écrasent sur les rochers
Dans le vacarme des mouettes hilares
Quand le ciel se voile
L’orage va gronder
Et perler des larmes
Au bon goût iodé
Mariage d’une huître et d’un muscadet
Mélange des rites et du mascaret
1995&2007
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