Féminités
Entre des gourmandises
elles échangent des bavardisesces trois femmes à la trentecinquaine
aux complicités de collégiennes
Et pendant ce temps
une fillette de sept ans les singe, susurrant tout bas
« Et patati, et patata... »
Le Havre, le 26 juin 1996.
La vieille
Goutte après goutte
et larme à larmes’écoule le temps ;
le flot des ans
a son lit d’âmes
pour unique route
La rivière coule sur un cou
ruisselant de fins diamantsjusqu’au jour où rides et plis
cerclent ces amours brillants,
les changent en amours flous
sa grâce changeait par saison
de la rosée printanière
aux yeux hivernaux tisons
elle fut un changeant saphir
Elle parle aux chats
de ses sept viessi différentes
et sa voix chante
déjoue l’ennui
du temps qui va
Le Havre, le 19 juin 1996.
Ebène
Corps d’ébène, tes reflets
Vont et viennent
De leur empreinte
Ils ont déjoué
Toutes mes feintes
Soleils des nuits et clair obscur
Ils me semblaient la beauté pure
Corps d’ébène tes reflets
Loin m’emmènent
Vers des pays regrettés ?
Colonies et liberté…
Dans ces moments le coeur s’emporte
En un voyage qu’aucun marchand
Même le plus sage jamais ne vend
Corps d’ébène, tes reflets
Me reviennent…
1995&2007
Ressac
Elles sont comme l’automne
Emportant mes feuilles, sur lesquelles courut
Hier
une plume fébrile
Elle chantait, la gracile, Amazone qui s’effeuille
Présente son corps à nu
Image
indélébile
Quand s’enfuit, sans mot dire
Belle amie
La plume et la main se trouvent seules soudain
Mais un autre cygne
Les fera trembler et chanter la grâce que chaque femme recèle
Et de signe en signe, de pleurs en gaieté, de chérie en garce…
Les femmes nous modèlent.
1995&2007
Reconstitution
Un corps de femme se fait croquer
sans respirer
dans un grenier
sous le soleil allongé nu
il ne bouge plus
et à sa vue…
Un homme en sueur - un assassin ? -
tient en sa main un noir fusain
et il s’applique à transposer
sur le papier
toutes ses pensées
Elle,
elle dort...
1996&2007
Clin d’oeil
Sirène féerique lance ses seins au vent
ce beau soulèvement crée des palpitements :
migraine ophtalmique !
1996&2007
L’exil
Quand la louve a du chagrin
elle erre et ne dit plus rien
marchons les louveteaux vers des paysages plus beaux
Installés sur les collines ils sont seuls mais ils dominent
ces endroits désamorcés qui les avaient écartés
parce qu’il manquait un loup...
Si ils avaient su, ces fous !
La voila, de point en point, qui poursuit seule son chemin
redoutant même les hameaux
dans cette jungle où tout est faux...
1996&2007
La nymphe
Où est-elle la belle Coralie qui joue
à cache-cache dans la nuit
drôle comme une ombre
chinoise ?
Perdra-t-elle son soulier de vair sur le chemin de mes chimères
ou laissera-t-elle glisser une bague
pur zéphyr et or,
par bravade ?
Ou fuira-t-elle dans la forêt en emportant tous mes secrets
vers les glaciers de l’Alaska
au frais les rêves et les sambas ?
1996&2007
La vengeresse
Elle avait un charme fou - ses clients étaient à bout -
Et elle les prenait au piège sans violence... Merci Arpège !
Elle avait un corps très doux - ses amants en étaient fous -
Elle les laissait caresser… sans jamais s’abandonner
Une fois qu’elle savait tout, elle voyait les failles, les trous
Par où attaquer ces mecs… pour qui son cœur restait sec
Elle les harcelait tout doux pour qu’ils soient à ses genoux
Qu’ils rampent enfin devant elle, la Passionara rebelle
Une fois rendus flasques et mous, elle seule restait debout
Poursuivant sans cesse sa chasse aux hommes, mais pour qu’ils trépassent
Elle avait un charme fou - ses clients étaient à bout -
Et elle les prenait au piège sans violence... Merci Arpège !
1994&2007
Deleuze
...elle traîne ses jeans sur les terrasses
ses yeux devinent les hommes en face
...elle a roulé ses jolies bosses
dans tous quartiers même en carrosse
...de tout repue - un peu grisée -
elle peint des nus, très colorés
1997&2007
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