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coucher de soleil à Sciotot

coucher de soleil à Sciotot

choses comme ça

No man’s land


Faut laisser l’ours panser
ses plaies dans sa tanière
Nul n’y est invité
la peine est laide dans la lumière
A quoi bon le voir nu
si c’est pour n’y rien faire
redouble la colère
déconvenue des cons venus
Et quand bien même sincères


la tendresse s’use si on s’en sert
La Rivière Saint Sauveur, le 8 juin 1999.

***

Duelliste

J’en aurais bien tué deux ou trois
mais hélas ça ne se fait pas...
Alors, en guise de revolver,
j’ai dégainé vocabulaire
ton cassant et phrases assassines
ironie sous la moleskine
puis j’ai mis douze balles dans mes yeux

Pour garder aux mots, si précieux,
leur vocation de libre échange
traduisant tous mes rêves étranges...
Le Havre, le 13 juin 1996.



***

Feuille blanche

Quand la feuille reste blanche
C’est moins dur que quand elle se macule
De mots ridicules qui se bousculent,
Quand plus j’écris plus l’idée recule
Quand mes doigts deviennent des tentacules
Agrippés autour d’un stylo plume,
Déconnectés des émois qui brûlent...
La blancheur, elle, est franche.
Mulhouse, le 16 juillet 1995.

***

Eclats

Reflets dorés
Sur peau bronzée
Or pur ou toc
Va, on s’en moque
C’est le soleil
Qui émerveille
Quand vers la main
L’oeil va et vient
Un bracelet
Chaud au poignet
Me donne confiance
Fétiche de chance
Mulhouse, le 6 juillet 1995.

****

Grève ?

Oui à la grève
Avec du rêve !
Pas un seul jour...
Prenons le temps
De parler
D’écouter
De vibrer
Voire d’aimer...
Que m’importent
Les cloportes
Qu’insupporte
Une cohorte
De sentiments ?

Si quelques jours
J’oublie qu’on crève...
Oui à la grève !
Mulhouse, le 9 octobre 1995

****

Au revoir !

Il est des lieux de honte
Où malgré tous les pardons
C’est comme une chape de fonte
Qui remémore les affronts
Qu’on a opposés hier
A ceux qui, gentiment,
Venaient vers nous comme des frères
Dépourvus d’écoeurement


Merci pour vos yeux
Vos poignées de main
Je n’oublierai pas...
Si j’ai été gueux
Allant vers demain
Vous êtes avec moi
Mulhouse, le 11 octobre 1995.


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Conte hivernal

Le Père Noël est amoureux
les flocons viennent fondre sur ses yeux
dans lesquels brillent les deux soleils
qu’a allumés une fille du ciel
Lui qui se sentait un peu vieux
d’un coup trouve vraiment peu nombreux
les enfants sur la planète
et une idée lui trotte en tête...


Des petits enfants vêtus de rouge 
hotte minuscule dans le dos 
pleine de bonbons, de gâteaux 
dansant « Rythm’n blues » 
auxquels il apprendrait la route des nuages
 les fournisseurs des rois mages 
tous ces enfants seraient les siens, 
fille du ciel et reine des lendemains !


Quand l’Père Noël est amoureux
la démesure sort le grand jeu !
9 novembre 1996.

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Art déco

Pour tapisser mes murs j’ai acheté des clous
des petits clous de fer et j’en ai mis partout
Puis je me suis promené
dans des brocantes poussiéreuses
pour y découvrir tableaux décorant ces pointes ferreuses
bien trop tristes à regarder
Au final sur mes cloisons se trouve une couche de pique doigts
d’où pendent des croûtes colorées
dont des pauvres et des bourgeois
avaient fait leurs écussons 
1996&2007

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Ouragan

Nous étions comme des poissons
dans la Mère
Nous avions avant d’éclore
cette flore
pour cocon
Tempête et raz de marée
Nous avons eu beau crier
pas question d’rentrer !
Si certains ont oublié
les marins en sont vexés
Las ils vont sur la grande bleue
sanglots longs
dans leurs yeux
1996&2007

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La mer

Océan en ton nom on s’élance en solo
au-delà de la vie irréelle et lubrique
Ricochet Shéhérazade
Admirez rez d’marée
Et la mer méridien indigo goguenard
Arraisonne homme cherchant chant du monde...
1996&2007

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Et toc !

Et toc, un champ de colza
Et toc, une mine de charbon
Et toc, un jardin fruitier
Et toc, un champ de tulipes
Et toc, l’océan bleuté
Et toc, une roche calcaire
Et toc, des feuillages variés
Dieu était un peintre surréaliste !
1996&2007

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Songe

Un regard et on rêve
d’un ailleurs
avec elle...
Au réveil on est seul
et c’est bien
Le songe est comme intact
dans sa boîte
crânienne.
1996&2007

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Retour

L’église, celle où tu fis tes premiers pas,
sera citadelle
quand tu la verras
au retour de ton voyage...
Ce jour là
tu apprécieras ton âge
ta mémoire bobinera son cinéma
et, derrière un pilier,
tu souriras
1996&2007

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Prière à Marie

O Marie Mère des hommes
aidez-nous à grandir
libres et pour seul dogme
la félicité qu’on nomme
Espoir dans l’Avenir

O Marie votre Fils
qui nous fut sacrifié
connaît bien les précipices
qui frétillent sous nos pieds
que sous vos auspices nous puissions résister

O Marie Mère des hommes
diffusez votre Foi
aux couples qui sur terre
vivent à deux sans être un
vivent à deux sans étreinte
1996&2007

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Galerie d’ancêtres

Mes oncles d’Amérique s’appelèrent
George Balantines et Johnnie Walker
Parfois passait me voir
L’oncle aux dents jaunes : Paul Ricard
Près de Maître Kanter et du tout jeune « Fischer ».
Une tante antillaise, Negrita,
Avec Marie Brizard riait bas
Quand elle voyait sortir fins ronds
Du superbe château neuf du Pape
Les bons vieux Saint Estèphe et Saint Emilion
1994&2007

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Le bouquet

C’était le temps des fleurs pas chères
En les cueillant aux cimetières...
Bon, pour le choix, les chrysanthèmes,
C’était pas ça !
Mais le problème vient des familles,
Qui pensent si peu, dans leur bisbille,
Aux amoureux...
Moi je voudrais dans les cimetières
Des rosiers vrais en grands parterres
Que les jeunots pourraient cueillir
Pour les offrir
Aux fiancées
Qu’on nous pardonne ces fleurs volées...          
1995©2007

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La galère

C’était une sacrée galère
perdue au fond des sept mers :
d’habitudes,des Bermudes, 
d’alcool fort,des Açores, 
de l’ennui,de Fidji, 
du suicide.
Et les condamnés à mort gueulaient de plus en plus fort 
ne croyant plus rien, personne, 
ignorant l’envie de vie. 
leurs existences monotones 
y préféraient l’eau-de-vie.
14 février 1995.

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Les restos du coeur...


Et pour votre coeur : 
bleu ? Saignant ? 
A point ?A l’attendrisseur ? 
Mariné au vin ?
15 février 1995

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Nénuphar


Gangrène et tranxène 
s’en vont sur la seine
les deux tombent dans l’eau 
et vogue le bateau
qui sans ces fardeaux 
devient rigolo
5 mai 1996.


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Vautour

Vautour est arrivé, éh éh
sans s'cacher, éh éh
le grand balourd
méchant vautour
avec son lot de grâcieusetés
avec sur nous tous son doigt pointé !

Sa suffisance triomphait
enfin tout seul en "son" palais
pas d'temps à perdre il faut fouiller,
fouiner et faire la chasse aux clefs,
la chasse à tout, la chasse à tous !
pourvu que ça fasse de la mousse...

Vautour est arrivé, éh éh
sans s'cacher, éh éh
l'homme aux doigts gourds
méchant vautour
avec son lot de grâcieusetés
avec sur nous tous son doigt pointé !

Vous n'aurez rien, tout est à moâ !

éructait l'empereur des goujats
ses volontés ? quelles volontés ?
notaire a t il fait un papier ?
arrière arrière les moralistes !
juridiquement suis seul en piste

Vautour est arrivé, éh éh

sans s'cacher, éh éh
faire un p'tit tour
méchant vautour
avec son monospace de rapace
qu'il a chargé sans perdre une seule place...

pont l'évêque, 30 juillet & 24 août 2013

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