Plaint coeur
"peut-on préférer un parent ?"
sacrée foutue question mon grand...
c'est jamais fixe, c'est par moments
plus près... plus loin... avec le temps...
parce que sinon, les préférences,
c'est du poison à forte dose
sitôt qu'elles s'ancrent dans l'enfance
c'est pain béni pour la névrose !
chacun sa place et puis voilà
tant pis pour celui qui y est pas
on peut pas aimer tous les gens
mais ça fait mal quand t'es l'enfant
à qui on n'a même rien à dire
sauf pour l'utile et les souvenirs
... avec les autres...
les bons apôtres !
Honfleur, 20 février 2014
Tu as, de la jeunesse,
"peut-on préférer un parent ?"
sacrée foutue question mon grand...
c'est jamais fixe, c'est par moments
plus près... plus loin... avec le temps...
parce que sinon, les préférences,
c'est du poison à forte dose
sitôt qu'elles s'ancrent dans l'enfance
c'est pain béni pour la névrose !
chacun sa place et puis voilà
tant pis pour celui qui y est pas
on peut pas aimer tous les gens
mais ça fait mal quand t'es l'enfant
à qui on n'a même rien à dire
sauf pour l'utile et les souvenirs
... avec les autres...
les bons apôtres !
Honfleur, 20 février 2014
Tu as, de la jeunesse,
la beauté, la confiance,
l’insouciance, l’espérance
laisse moi mes faiblesses !
ma solitude
qu’y changerais-tu ?
J’ai, de ton aînesse,
le cheveu rare, le verbe fort,
ventripotence et pesant corps,
le panache pour seule joliesse
de mon antre
ou te perds
« Anglais de cuisine »
Wait and see
Wind and sea
Tobacco
Smoke also
Where are you ?
I hope you
Come, young wife
For great life
All my words
As a world
Just for you...
Just for you.
Polyglotte
Si tu es polyglotte
Parle moi en caresses
De mon coeur qui grelotte
Trouve la bonne adresse
D’autres ont essayé
Bavards ou bien silencieux
Mais c’était compassé
J’étais seule avec eux
Mets des mots sur tes doigts
Laisse courir sur la harpe
Peut-être qu’on aura
Un avenir moins âpre...
Le pigeon
Je suis un pigeon voyageur
Qui reste à la porte des coeurs
Et mon voyage est infini
Je baguenaude mais crains l’oubli
Une chiquenaude c’est une ecchymose
Et je repars sans faire de pause
Je porte des lettres d’amour
A des belles de nuit ou de jour
Comment faire pour que ces courriers
Emeuvent un jour sans effrayer ?
Alors je vole dans les nuages
Toujours plus loin, encore sauvage
Je suis un pigeon voyageur
Qui reste à la porte des coeurs
Avec des si...
Dis, te souviens-tu
D’une histoire lilas ?
Tu as disparu...
Moi, je reste las.
Et pourtant...
J’aurais dû savoir
Que même dans le noir
Doit vivre l’espoir
Sans doute, sans hasard
Dis, répondras-tu
Aux mots maladroits
Que je t’ai tendus
Moi qui pense à toi ?
Et pourtant...
J’aurais dû écrire
Des mots de délire
Sans me retenir,
Peur de te faire fuir...
Je ne sais doser
Un élan sincère
Je suis enflammé
Pas apothicaire !
Canal Saint Martin et ailleurs...
Baisers volés
au temps passé
vous êtes si doux
que j’en suis fou
Oui, fou de joie
quand je te vois
proximité
tant désirée !
Baisers volés,
baisers donnés,
soyez nombreux
entre nous deux !
Que vos messages
soient pleins de rage,
de rage de vivre !
et qu’ils rendent ivres !
Dans la foule
Il en a cinquante, elle trente
Chacun son âge
Il montre des rivages qu’elle n’avait pas vus, ardente,
Son sourire et son visage
La rendent bigrement tentante
Mais son coeur est réservé à cet homme point trop fougueux
Dont les yeux brillent de clarté
Et tous deux s’en vont heureux
Ces vingt ans de différence
Epargneraient les errances…
1995&2007
Retour au bercail
« Bonsoir, mon chéri,
Tu sais, aujourd’hui,
un homme m’a embrassée,
je n’ai pas protesté...
Un instant de dérive
j’étais heureuse de vivre !
Il voulait m’emmener,
mais, moi, je suis restée :
mes parents viennent demain,
ils auront sûrement faim... »
1 février 1995.
Fripouille
Ton visage
de Fripouille,
sans barrage
quand il fouille
l’émotion
de l’homme qui
par tes dons
est surpris...
Ton visage
de Fripouille
ce mirage
qui me mouille
de mes larmes
faites de joie
car sans arme
tu es là...
5 février 1995.
Une nuit de février...
Corps de femme
toi dont l’âme
éblouit,
resplendit...
tu es flamme
qui me prend,
me surprend...
sans réclame
tu es belle
sans Rimmel...
tout ton charme
apparaît
en secret...
6 février 1995.
Jour de fête
La mariée était belle.
Elle sortait d’un bordel - d’Abidjan ou d’ailleurs -
Gardant ses yeux rieurs.
Que de monde à la noce !
Ses clients si véloces avaient la larme à l’oeil ;
Pour eux c’était grand deuil...
Et ses grands protecteurs
Regardaient ce gâcheur qui osait épouser
La rente de leurs soirées !
Le bedeau, tout penaud - un client comme il faut -
Evitait son minois
Pour mieux chanter la joie.
Elle n’est pas revenue,
A jamais disparue, belle maison et ombrelle...
La mariée était belle.
1995&2007
Tu connais la marche arrière
je connais la marche avant
on s’est croisé au point mort
tu m’as viré au croisement
et j’erre à travers le temps...
13 mars 1995
Und so weiter...
Parle moi mais laisse moi
mon mutisme est mon fils
und so weiter...
Aie confiance ris et danse
même si je ferme les yeux
und so weiter...
Que te dire pauvre sire ?
C’est ma peine que j’égrène
und so weiter...
Mon passé est mort né
et moi j’erre... Cimetières...
und so weiter...
Excuse moi mais mes pas
vont ailleurs vers mes peurs
und so weiter...
So long, love, c’était mauve
‘wiedersehen, mais sans haine
und so weiter
1996©2007
Lettre pour Elle
je t’écris ce soir de pluie
pour que tu saches qualités
que chez toi seule j’apprécie
-celle de l’esprit, celle du coeur
qui te permet de comprendre
cet ourson si bougonneur
parce que tu sais l’attendre
éruptions de ce volcan
n’empêchent pas que tu souries
à notre avenir confiant
quand galopent, coups de folie,
dans le jardin les enfants
qui fait que du bout des doigts
je peux la nuit te parler
quand les mots ne sortent pas
toi tu sais les écouter
sans te planquer dans les draps
grâce à quoi sans planifier
on peut trouver la tendresse
ici ou en Pyrénées
et même provoquer la liesse
à partir d’une simple idée...
alors je glisse cette lettre
dans ce livre et si tu l’ouvres
tu sauras te reconnaître...
19 avril 1995.
Lettre type
d’une déclaration d’amour
que vous m’avez adressée
et qui m’a même fait pleurer
le soir dans mon oreiller
quand le sommeil m’a quittée...
casser ce silence zéphyr ?
Comment vais-je donc les nourrir
mes autrucheries d’avenir ?
Il est parti à jamais
le doux charme du secret...
de vous classer hors délai
hélas, mon coeur n’est pas prêt....
pourra éclore mon amour...
15 mai 1995.
Arithmétique élémentaire
Un homme et une femme (un couple)
un et un font un
Un homme et une femme, un enfant
un et un font trois
Un couple et un « autre » (un cocu)
un et un font un de trop
Deux amants : l’ancien et le nouveau : trois déchirés
deux et un font trois moitiés
Un homme seul en a marre
un et rien font le néant
Un homme et une femme séparés
par un « autre »
deux divisés par un font trois
Un premier mariage, un deuxième mariage
deux fois deux font trois ex
La vie c’est simple comme…
deux et deux font quatre !
1996&2007.
Fées du logis
quand l’une sort par la fenêtre l’autre rentre par la porte
la troisième court au placard
et l’air est très parfumé
On l’appelle cité adultère
où le Malin règne en maître sur des nuées de cloportes
vouées à vivre dans le noir, un repaire d’excommuniés !
Ceux qui connaissent le locataire
voient l’incessante cohorte des illusions magies noires
qu’il n’arrive pas à gérer...
1996&2007
Lézard
Une femme, assise près d’une fenêtre, boit du thé.
Ah, si j’osais...
Je sculpterais son allure, ses courbures
qu’elle seule a dans la nature
Je peindrais un seul détail, son poignet ou son chandail
dans un décor de Shanghai
Je la photographierais, emprisonnant les reflets
étincelants ou noirs de jais
J’écrirais tous les tourments qui mettent son âme en mouvement
transperçant ses yeux d’enfant
Je chanterais de fous refrains qui viendraient lui dire enfin
l’émoi, la passion, l’entrain
Je pianoterais charlestons et tangos, des danses qui sonnent,
si rythmées qu’elles tourbillonnent
Je violonerais ces brouillards, ces yeux embués hagards
Tous ces mots qu’on susurre le soir
Mais voila :
Je n’ose pas.
1996&2007
Pile cardiaque
Cette femme est une pendule
quand elle pense à moi, c’est clic,
mais dès qu’elle m’oublie c’est clac
pas d’fric frac : clic ou claque,
c’est une suite de déclics
cette sirène qui ondule
Elle me raccroche au nez
et puis n’ose plus rappeler
elle oublie de poster
mais elle guette mon courrier
à ma porte vitrée
elle épie sans entrer
Et ce méridien varie souvent
Las mon coeur s’y est connecté
quitte à la nuit pleurer sur cette fleur en plein vent
qui s’en va
et revient
puis repars
1996&2007
A l’eau
Si j’avais pas j’té l’numéro, j’t’aurais passé un coup d’bigo
pour te dire que
c’est con
c’est con qu’tu sois partie d’ici, de la maison
où j’suis resté en vie avec des coups
d’bourdon
qui m’gangrènent
comme une scie
Tu t’souviens d’la d’mande en mariage que j’t’avais fait’
un jour dans un bistro ?
Tu voyais pas ça comme une cage
quand t’as répondu
qu’j’étais beau...
1996&2007
Le sixième sens
Donnez moi un coin d’épaule qui arrêtera les sanglots
Qui sous cette taule percée pleuvent sur mon crâne en mots
Donnez moi main en cheveux
Qui caresse sans autre voeu
Qu’être l’intime confident
Sans y substituer l’amant
Donnez moi par ci, par là, pour que ma vie ait un sens
Femmes de ces acabits là, au delà de nos cinq sens...
1995&2007
La balade de l’Etranger
Etrange étranger … repars d’où tu viens
tu m’as dérangée… cours dans le lointain
Pleurs sur mon rimmel…
Laisse moi mon sommeil
Je pars dans la nuit - Parfum d’oranger
Gambade dans la vie, étrange étranger...
1995&2007
La douche
J’entends le bruit de l’eau qui coule sur ta peau...
bruit troublant et attendrissant...
Que j’aimerais être jet, partager tes secrets
Dans tes mains doucement
glisser tant et tant...
Ou bien être savon une bulle de « sent bon »,
parfumer
Où tu l’as désiré...
Ou même être gant avec ta main dedans,
caresse
d’une grande tendresse...
1994&2007
Vertiges
Me suis marié à tours de bras – pas toujours de maire pour autant
M’étais marié une première fois et ç’avait été brinquebalant !
Des cheveux de toutes les couleurs - à part le gris et les perruques -
M’ont fait partager leur odeur quand ils se glissaient dans ma nuque...
Elles étaient de tous horizons, intellectuelles ou bien manuelles,
Elles ont été mes Pygmalion... Secrets d’alcôves sont-ils mortels ?
Pour autant il n’en est que peu -et elles n’étaient pas nymphomanes -
Qui aient su compter quelque peu, pour moi qui ne suis pas un moine
Treize ans plus tard, que m’ont laissé trophées du poussiéreux passé ?
La belle envie de réussir l’alliance sereine et pleine d’avenir
Non, rien de rien, aucun regret, et pour autant dos au passé
Je serai moi - et ça changera – pour gagner pays du sourire
1994&2007 pour les 3 premières §, 2007 pour les 3 suivantes
La fidèle
Salut, la Solitude, me revoilà chez toi
Avec les habitudes qui occupent les vieux gars
Chez toi, rien n’a changé, c’est toujours aussi triste,
Ca manque de nouveau-nés, de bohème et d’artistes
Mais ta porte est ouverte... alors, soyons pas chiens,
J’peux y panser mes pertes, calmer mon coeur qui geint
Pourtant, la Solitude, je peux bien te l’avouer,
Même si le choc t’est rude : j’aimerais tant te quitter !
1995&2007
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